Chapitre 3 : Chaleur humaine

Chapitre 3 : Chaleur humaine

Vous aviez eu raison de laisser ce livre, sur ce banc, à ce jour-ci.  Je marchais, et j'ai vu ce livre, je n'ai même pas pris le temps de lire le titre du livre, prise par le temps, j'ai regardé autour de moi. Et je me suis enfuie avec le livre et un enfant qui me tenait par la main. Ce n'est que quelques heures plus tard que je me suis rappelée de ma découverte. J'ai cette fois-ci pris le temps d'analyser minutieusement chaques détails de l'objet. Je vous ai aimé  à l'instant où je me suis attardée  sur le nom de l'auteur. Avez-vous lu La princesse des glaces ? Un polar palpitant, l'un des meilleurs de cette auteure d'après moi. Je me suis plongée dans votre livre à 21 heures environ, j'en suis ressortie à 2 heures. Trippant, voilà le mot. Trippant. Je vous ai légué un livre jeunesse, enfin "young adult " d'après la blogosphère.
 Je trouvais ça plutôt amusant de vous laisser  un tout autre genre de livre. Celui-ci est très original, il traite la vie d'un adolescent particulier. Je l'ai adoré, c'est un vrai coup de cœur ( et ça fait mal de vous le laisser)  En sera t-il autant pour vous ?

A.
 PS : Votre introduction était très bien, d'où tenez-vous cette écriture ?

 

J'en avais écrit bien plus que ça en fait me dis-je en lisant mon premier brouillon que j'avais enregistré sur Word. Quand j'écrivais un deuxième jet, j'écrivais toujours plus que ce que je voulais. Dylan était sous la douche enfin sous ma douche. Je lui avais apporté des affaires de mon frère dans la salle de bains. Problème, c'était une douche à l'italienne avec des parois vitrée. J'avais fermé les yeux et les avaient recouverts de ma main. Je déposais les fringues et repartis. J'avais cru entendre un rire. J'avais crié un "désolée" depuis ma chambre. Je regardais à ma fenêtre. Je guettais le banc depuis mon perchoir. Je restais comme ça puis je me dirigeais vers mon armoire pour prendre de nouvelles fringues pour ce soir. Je n'aimais pas les robes, mes jambes nues, je n'aimais pas. Pourtant, j'en avais, mais je n'osais pas les mettres. Je préférais me cacher sous des tee-shirts amples. Je sélectionne un tee-shirt blanc loose avec un legging noir. Je balance mes habits sur mon lit et je tambourine à la porte et je crie.
 - Tu te magnes, j'ai froid moi ! J'attendais encore quelques minutes quand la porte de ma salle de bains s'ouvrit et laissa apparaître Dylan. Il portait un slim noir avec un tee-shirt. Ça lui allait bien, il ne mettait pas souvent de slim pourtant ça lui allait bien. Il sourit et regarda mon lit. Il haussa les sourcils en voyant mes habits. Il passa plusieurs fois de mes fringues posées dessus à moi.
 - Quoi ! C'est stressant quand il fait ça, qu'il regarde les gens en souriant, sans rien dire. Il sourit.
 - Tu veux mettre ça ce soir ? Demande-t-il en me regardant droit dans les yeux. Je n'en revenais pas, personne ne s'était préoccupé de mes fringues, surtout pas lui. Pourtant personne ne me reprochait rien. Je croisai les bras, légèrement vexée, mais vraiment très légèrement. Je me dirigeai vers mon placard et l'examinai une seconde fois. Je me demandais ce qui ne lui plaisait pas dans ma tenue.
 - Ton tee-shirt. Dit-il. Il est trop ample, tu te caches alors que je suis sûre que tu es plus belle que ce que tu ne veux paraître. Dit-il naturellement en tendant mon tee-shirt devant lui, le reluquant de haut en bas. Je ne suis pas fleur bleue. Je n'aime pas l'être en tout cas.
Il le pli et le replace dans mon armoire. Il regarde un peu ce que j'ai. Ça m'amuse de le voir faire. Dylan, futur conseiller en image. Je souris. Je me décalle et prépare mes affaires de bains pendant qu'il fouine. Je cherche et lorsque je me retourne et il me tend une jupe à fleur et un crop top à bretelles blanches. Je ris.
 - Pas question que je mettes ça. Affirmais-je en attrapant mon jean et mon tee-shirt.
 - Wow tu sors pas comme ça, c'est mort !
 - T'as honte de moi ? Rigolais-je.
 - Non je veux juste te voir autrement que enfouie sous tes vêtement larges. C'est tout.
J'acquiesce son propos, c'est vrai il avait raison après tout. Pourquoi ne pas essayer.
 - Ok, mais pas de jupe, pas de robe. Je te laisses choisir, je vais me doucher. Dis je en ouvrant la porte de ma salle de bain et en l'a refermant derrière moi, à clé.

***

J'étais à présent en train d'essayer ce qu'il avait sélectionné pour moi. Un jean noir fendu légèrement aux genoux et il avait pris un débardeur de couleur kaki pas trop ample (aïe) mais un peu quand même , il y avait des trous pour les bras qui descendaient jusqu'à la taille, il n'y était pas allé de main morte. J'enfilai le jean et sortis de la salle de bain en me cachant la poitrine à l'aide de mon débardeur en me dirigeant vers mon placard. Il était sur mon lit allongé et il rigola.
 - Pas question que tu changes ! C'était très tant tant, mais ce n'était pas mon but. Je pris un crop top noir très court et très serré qui me servait de dessous pour ce genre de haut. Je me tournai vers la fenêtre et mis le crop top par dessus mon soutiens-gorge et je mis le débardeur par dessus. Je me sentais mal à l'aise. J'attrapai une chemise à carreaux et l'enfilai.
 - Traitresse. Dit-il. Je rigole. Je me tournai vers Dylan toujours allongé sur mon lit. Je mis mes mains sur mon visage et hochai la tête de droite à gauche.
 - Quoi ?
 - Je n'aime pas.
- Tu as tort. Je retournai dans la salle de bains et me repassais du crayon au ras des cils. J'éteignis la lumière. Je cherchais mes Creepers et quand je les trouva je les enfilai. Je me présentais devant lui et lui tendis la main.
 - Bouges-toi un peu sinon on va jamais manger.
 - Trop la flemme.
 - Alors commande une pizza. Il rigole.
 - Tu es au courant qu'on est chez toi là ?
Je prends mon téléphone et appelle la pizzeria.
 - Une péperonni et une reine s'il vous plaît. Je donnais mon adresse. Et je raccrochai.      

-Tu sais qu'il est dix-sept heures trente seulement. Je heu... Ah oui oups pensais-je en consultant ma montre. Je rigole toute seule en reposant mes chaussures.

 - Ce n'est pas drôle Rory je ne manges pas à 18 heures je te préviens ! Je rigole. Je lui propose de regarder un film, il accepte. On s'installait dans le canapé du salon, j'avais pris un paquet de chips. J'avais mangé bien plus que ce que j'aurais voulu. Dylan avait passé son bras autour de mes épaules et tortillait une mèche de mes cheveux. J'étais tellement obnubilée par le film que je m'en étais rendue compte que lorsque le film était fini. J'avais pris un film d'action, j'étais fan des Matrix et je pouvais les regarder indéfiniment. J'avais mis le premier, je crois que Dylan ne connaissait pas. Simples précautions.
 J'étais rivée sur l'écran jusqu'au moment où je me rendis compte qu'il me regardait.  Je ne me tournai pas pour le voir. Je le voyais du coin de l'œil, il souriait et me regardait. C'était... Gênant.
 - Arrête de me regarder. C'est super gênant.
 - Pourquoi tu t'es teint les cheveux en blanc déjà? Demande t-il en me caressant les cheveux un peu plus intensivement. Je me cala la tête contre son épaule et lui pris la deuxième main qui n'avait aucune utilité. Je carraissais sa paume à l'aide de mon pouce. J'aimais bien la sensation de ses doigts qui massaient mon cuir chevelu. Sa peau était douce, ses doigts étaient grands et agréables au toucher. Je ris. En repensant à mes cheveux.
 -Tu t'en souviens ? Dis-je en levant la tête vers lui pour voir sa réaction.
 - Oui mais rappelle le moi déjà, s'il te plaît. Juste pour me remémorer ma gloire.
 - Tu exagères, mais c'est d'accord. Je fis une pause et me redressa en tailleur tournée vers lui. Je souffla en souriant. J'attrapais la télécommande pour appuyer sur le bouton pause.
 - C'est ça allez, ne tarde pas trop.
 - Je me prépare psychologiquement à raconter ma honte de toujours.Je souris et le regarde droit dans les yeux. Alors; commençais-je tandis qu'il me regardait ; on était en seconde et ça faisait déjà trois ans qu'on se connaissait, et donc nous avions, enfin tu avais lancé un pari. Un stupide pari qui t'as traversé l'esprit. Comment tu as pu, enfin; nous étions tous les six à la neige et le premier qui se cassait la gueule devait manger deux seaux de neige entier. Et j'ai fais un beau roulé boulé enfin tu m'avais surtout poussé mais personne ne l'a jamais su. Et après un demi seau de neige je n'ai pas pu et vous vous êtes concerté et Kyle a annoncé t'as splendide idée de me teindre les cheveux en blancs.
 - Je suis trop fière.
 - Ne le soit pas trop, c'était vraiment horrible mes cheveux noirs.
 - J'avoue, le paris était rentable. Je lui caressais toujours la main. Je relevai la tête et haussai les sourcils par incompréhension.
 - Comment ça ?
 - Hé bien, j'ai gagné mon pari, ta teinture te plait. Il fait une pose. Et pas qu'à toi.
  Je croyais avoir mal compris. Je, il venait vraiment de dire ça ? Dylan me faisait un peu de l'effet quand même. Je ne pouvais pas le nier. Même à cet instant-là, je sentais des sensations bizarres que je n'avais pas ressenties depuis longtemps. Les papillons dans le ventre, un oeil qui cligne et pas l'autre. Tic bizarre, je sais, mais ça me fait ça quand je suis gênée et croyez moi, ça n'arrive pas si souvent que ça. Tout ce que je trouve à faire, c'est sourire et le regarder droit dans les yeux. Il a un regard tellement persuasif voire intimidant. C'est... Il est beau. Ses cheveux son un peu relevé, une barbe de deux jours et il avait cette particularité, je ne sais pas quoi, mais c'est l'ensemble de chaque partie de son visage qui faisaient tout. Chacune de ses parties étaient déjà séparément belles, mais l'ensemble était encore meilleur. Comment avais-je pu ignorer une t-elle beauté pendant temps de temps ?
 - Quoi ? Réussis-je à articuler difficilement en mimant un sourire. Il le regarde assez durement en fait.
 - Je crois qu'en fait, je te vois autrement depuis la troisième. J'arrive pas à me décrocher de toi. Ça fait six ans qu'on se connaît. Et sur ces dix années, j'en ai passé cinq à t'observer. Et je crois que c'est inévitable pour moi, il fallait que ça arrive un jour non ? Je reste sans voix. Je le regarde toujours en caressant sa main. Gênée, pas terrorisée, mais presque. Comment, enfin comment les gars avaient tous pu me cacher ça ? Ils le savaient, j'en étais sûre. Je me remémorais les paroles de Dylan de ce matin. C'était à mon tour de lui jeter un regard dur. Parce qu'on c'était presque tout dit. Et je culpabilisais de m'être confiée a lui, de lui avoir livré mes fantasmes de lycéennes en pleine ébullition d'hormones. Et je me demandais bien pourquoi, il était sorti avec aucune fille. Je me souviens même m'être interrogée sur son orientation sexuelle. Mais là réponse était là, puis que la réponse, c'était moi.

 

***

L'ambiance du Stand Up Bar embuait déjà l'alcool. J'étais perdue. Il m'avait perturbée avec ses mots. Ça m'avait fait réfléchir pendant le début de soirée et me rongeais encore. Je le regardais du coin de l'œil et je le voyait un peu paumé sans réaction particulière aux vannes des gars. Jo me regardait bizarrement. Je lui avais brièvement expliqué la situation. Et il me mimait à présent un "vas-y" avec ses lèvres.   Je le regardais et souris. Quand je tournai la tête, je vis Dylan. Avec un joint. C'est là que je réalisais que je l'aimais vraiment peut être un amour avec des sentiments pas aussi puissants que les siens, mais j'en avais un. Et ce n'était pas ce qu'il fumait ce qu'il me fis réagir, mais les filles qui le regardaient à l'autre bout du bar. Je me levai et passai derrière les gars pour me poster devant lui sous le regard de Jo. Je m'accoudais au bar et le regardais. Il fumait en regardant les filles qui étaient au bout de la salle. Après quelques minutes, je tourne la tête vers Jo. Il rigolait avec les autres. Je retournai une dernière fois ma tête vers Dylan qui à présent me fixait. Mais lorsqu'il me vit, il détourna le regard. Il s'apprêtait à rapporter le joint à sa bouche quand je le saisis et l'écrasai dans un verre vide.
 - C'est pas toi ces conneries. Lâchais-je avant de retourner vers Jo qui buvait une bière. Je saisis la bouteille et en bu quelques gorgées. Je repose la bouteille et lui demande une cigarette et il me propose de m'accompagner dehors. J'accepte. On sort sous aucuns regards, il fait froid. Je m'assois sur le bord du trottoir. Il y a quelques personnes dehors, un groupe de jeune plus loin et de plus âgés à l'entrée. Certains titubent et les autres retiennent ceux qui titubent. Une sensation de froid me parcourt. Je me rends vite compte qu'il ne fait pas froid, c'est juste le bar qui est chauffé et la chaleur humaine. Oui, la chaleur humaine qui irradiait toute la salle, tous les corps. Parce que chaque corps en produit et la transmet aux autres et toutes les chaleurs de chaque corps en créent une seule qui inonde, qui survole l'environnement dans lequel on se trouve. Et là, la chaleur humaine dehors était à son taux le plus bas. Je sentis une autre chaleur près de mon épaule. Jo se collait à moi une cigarette coincée dans sa bouche.
- Frileux. Dit-il en constatant que je le regardais du coin de l'œil. Il souffla et me donna la cigarette, je la saisis et la porte à ma bouche. Je ne fume pas régulièrement. Juste pendant les soirées organisées par la fac et au Stand Up Bar. Et quand je suis stressée, mais ça n'arrive pas souvent. Mon frère fume aussi, à peu près à la même fréquence que moi. Il ne me manque pas spécialement, mais c'est vrai que ça fait un vrai vide. Et il le comble, parfaitement quand il est là. Jo me reprend la cigarette ce qui me tire de mes pensées.
 - Tu as ressentis quoi quand il t'as dit ça ? Questionne-t-il en soufflant une nuée de fumée qui s'évapore de sa bouche et se disperse dans l'air. Je suis un peu surprise par sa question. Jo était celui que je connaissait et qui me connaissais le plus. Depuis la maternelle. Ça faisait dix-sept ans. Ce n'était pas une blague ! Cela faisait bel et bien dix-sept ans que nous nous connaissions.
 Pour en revenir à sa question, c'était difficile à retenir les sensations que tout ça m'avait provoquées, j'en avais trop eu. Trop.
 -  Mon œil droit à vrillé. Dis-je en décryptant les gens qui se trouvaient autour de nous. Il rigola.
 - C'est bon signe alors non ?
 - Tu étais au courant je suppose. Affirmais-je sûre de moi. Il t'a dit quoi ?
 - Trop de choses. Je laissais un blanc. Tu l'aimes ? La question fatale à qui il ne fallait pas la poser. C'était compliqué, il me plaisait, mais je le considérais  comme un ami, un ami des cinq doigts de la main. Mais oui, je m'étais déjà imaginé avec lui. Et ça ne me déplaisait pas. Il avait tout pour lui, mais il ne le voyait pas. Pourtant, quelques filles lui tournaient autour. C'était comme ça depuis des années.
 - Est-ce que tu as la même sensation  que quand Turner te l'avait dit ?
 - Turner, c'était un con. Crachais-je. Dylan, c'est tellement... Fou. C'est bizarre en fait, quand on est tous les six, on fait les gamins, on retourne un peu dans nos années passées. A l'époque où personne ne se posait de questions. Quand on est tous les deux, c'est... Enfin, il me rend tellement différente. Il me fait bégayer et perdre mes moyens, comme tout à l'heure. J'essaye de ne pas me laisser faire par ce qu'il dit être la beauté chez moi, mais je ne sais pas sais tellement plus facile de l'écouter et de le croire. Il m'envoûte quand il parle, il me captive. Il est tellement beau, il le nie, mais je le trouve magnifique. Il a cette manie de vouloir se dévaloriser. Mais j'ai en permanence cette envie de le faire taire. En fait, il, je crois qu'il me trouble. Affirmais-je.
 -T'es fleur bleue là. Dit Jo en souriant.
 - Nan. Je fais une pose et le regarde. C'est vrai ?
 - Vu ce que tu viens de me balancer, je te le confirme, nous avons perdu notre dure à cuire.
 - Arrêtes t'es conneries. Dis-je en écrasant les quelques millimètres de nicotine qui me restais entre les doigts au sol. Je me lève et je lui propose de revenir dans le bar. La chaleur humaine me recouvre passé le pas de la porte. Les mains de Jo m'en apporte un peu plus en posant ses mains sur mes épaules. Il me chuchote un truc à l'oreille qui me fait sourire.
 - Regardes-le, il t'attends. Dit-il en continuant à avancer vers les autres. Je ne voyais que lui, la foule déchaînée qui l'envoutait. Enfin il résistait  à la foule. Je m'approche de lui et je m'accoude au bar. Il pose une main sur ma hanche et s'approche de mon oreille.   
 - Troublant hein ? Comment savait-il ça ! Je souris et lève les yeux vers Jo qui me souriait de toutes ses dents en agitant son portable. Je n'en revenais pas. Je souris. Et je détourne le regard vers Dylan qui souriait encore à Jo. Il détourne le regard vers moi, il est si près que je sens son souffle. Il sourit tandis que je me tourne face à lui, il m'embrasse et m'apporte un peu de chaleur humaine.

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